vendredi 15 avril 2016

Les voitures de mes parents

Né en 1972, je n'ai eu droit comme "transporteur" qu'à des autos made in France, systématiquement commandées par mes parents en version de base. Avec leurs valeurs d'enseignants "de gauche", ils voulaient sans doute éviter tout signe ostentatoire de prétendue richesse. Du coup, point de direction assistée ou de vitres électriques ou teintées. Il fallait absolument rester à des autos à l'équipement des plus réduit. A l'époque, la provenance des autos (française ou étrangère) comptait beaucoup dans les facteurs d'achat.




R6 (1972-1976)

Après une deuche et deux R4, mes parents sont "montés en gamme" en optant pour une R 6 orange, couleur des plus seventies. En vacances dans les Alpes, avec le coffre chargé jusqu'à la gueule, son arrière  s'affaissait  au point de faire toucher la route par le pare-chocs !


R 12 break (1976-1981)

En version blanche TL, on ne pouvait pas faire plus basique. Un coup du sort fit lâcher l'embrayage au bout de seulement 10 000 kilomètres. Mon père écrivit au service client de la régie, sans obtenir satisfaction. Il passa alors à "l'ennemi" quelques années plus tard, Peugeot.










Peugeot 305 break GL (1981-1986)

Choisie blanc crème en finition GL, même image basique. Mes parents avaient bien sur les moyens d'opter pour une cossue version SR. Mais non, la voiture étaient à leurs yeux un simple "déplaçoir"...




Peugeot 305 break GR (1986-1993)

Fin de vie oblige, le catalogue Peugeot ne proposait plus que la version GR, avec barres de toit et enjoliveurs de roue. Et pour la première fois, mes parents avaient choisi une resplendissante peinture métallisée "bleu ming". Cette "escalade" dans les équipements s'arrêta toutefois à la direction assistée, non retenue par mon paternel.


Peugeot 405 break GLD (1993-2000)

Commandée dans la même teinte, on revenait à une finition GL, mais cette fois en diesel, avec la direction assistée s'il vous plait !




Moi qui dévorait les catalogues "chipés" chez les concessionnaires aux quatre coins de Nancy, je restait bien évidemment sur ma faim. Je rêvais que mon père achète un break Ford Sierra, mieux équipé que les modèles français. J'était tellement en manque de modèles plus prestigieux que je bavais d'envie à la moindre rencontre avec un break Mercedes 200 diesel (W 124) sur la route des vacances.

Ma passion pour l'automobile vient sans doute de ce manque de toute ambition automobile de mes parents... Et du fait que nous habitions à moins de 500 mètres des concessions BMW et Mercedes. Je me lançais vers l'âge de 12 ans dans  la constitution d'un classeur compilant  des collages issus des magazines achetés avec mon argent de poche. Je les ponctuais même d'un résumé des principales qualités et défauts des modèles - la plupart du temps luxueux - me faisant rêver. Je me prenait sans doute pour un journaliste automobile, profession que je rêvais d'embrasser...


Cette passion provient également d'un cousin par alliance de ma mère, directeur adjoint d'une aciérie. Après plusieurs DS break, il opta pour une CX puis pour une BX GTI. A chaque fois que nous leurs rendions visite, il me donnait ses vieux magazines automobile que je dévorais une fois rentrés à la maison. Il y avait aussi les autos de mes oncles et tantes, plus affriolantes (Renault 16 TX, 18 GTS, 21 Symphonie, Fiat Ritmo 75 CL, CX, R 12 TS break, Ford Granada familiale, entre autres ).

Cette dévotion pour le "Dieu" automobile vient aussi du fait qu'à la maison, mes parents et mon frère considéraient les autos comme indigne de tout intérêt. Il était à leurs yeux bien plus noble de lire ou de fabriquer - et graver - des bâtons de marche, comme le faisait mon frère...

mercredi 13 avril 2016

Du rêve à la réalité

Les esquisses réalisées par les designers diffèrent souvent des modèles de série. Amusant donc de les comparer les une aux autres. De la Classe A au SL, en passant par la 190 E et le CLK, aperçu de quelques modèles emblématiques des années 70 à 2000.


















 SL R107












 Classe S W140







lundi 11 avril 2016

Les danseuses de Michel Tona

Depuis 7 ans, je suis rentré de plein pied dans le monde des youngtimers. Ma première "danseuse" a été un coupé 300 CE-24 (W124). Le bilan: confort pullman, moteur onctueux et puissant, performances de premier ordre, prestige et ligne très pure. Deux ans plus tard a-t-il été remplacé par un break C43 AMG (W202). Discrétion, son, performances de GT, praticité et rareté (808 exemplaires fabriqués). A suivi en 2012 une montée dans une autre zone de prix : un SL 500 de 2002. Je ne sais toujours pas si je le vends, après seulement 3000 kms effectués en trois ans, ou si je garde cette GT onctueuse à souhait, très confortable et silencieuse, au "Variodach" magique et rapide à déployer (12 s !). A coté de la SL est venue se rajouter - crime de lèse majesté - une petite entorse à l'étoile: une Peugeot 604, ex ambassade d'Argentine. Produite de 1975 à 1985, elle visait les Classe E et série 5. Non sans talent... 
























Essai: 450 SEL 6.9 (W 116)


Une 911 version panzer, voici comment on peut qualifier la Classe S la plus extrême de son époque, la 450 SEL 6,9. Deux chiffres qui cachent un moteur « XXL », celui de la mythique Mercedes 600, poussé à près de sept litres, rien de moins. 286 chevaux, 225 km/h, le 0 à 100 km/h en moins de 8 secondes… le tout dans deux tonnes de confort sécuritaire ouaté. Retour sur la « 6,9 », jugée par la presse comme la meilleure et la plus rapide berline du monde en 1975. Bref, la Rolls de Stuttgart.

1968
Présentation de la 300 SEL 6.3 : le moteur de la 600 descend dans la berline haut de gamme W109. Déjà des performances de GT (0-100 km/h en 6,5 secondes !).
1972 :
Au Salon de Francfort en septembre, Mercedes-Benz présente la grande berline haut de gamme "S Klasse", (Sonderklasse, ou Classe spéciale en allemand) première Mercedes à adopter la dénomination de "Classe" S. Au programme: trois modèles 280 S et SE (6 cylindres 156 ch et 185 ch avec injection), et 350 SE (V8 200 ch). La 450 SE (V8, 225 ch) sort 6 mois plus tard en empattement standard et en version longue, baptisée SEL (+ 10 cm), en même temps que le roadster 450 SL.
1973-74 :
Version longue 350 SEL puis 280 SEL.
La 450 SE est couronnée "Voiture de l'année" en 1974 par un jury de 54 journalistes européens.

1975:
Lancement de la 450 SEL 6,9 en mai, dotée du V8 des légendaires "600" et 300 SEL "6.3" porté à près de 7 litres. Première Mercedes équipée d'une suspension hydropneumatique. A plus de 180 000 francs, elle coute deux fois le prix d'une "simple" 350 SE.
1977 :
La "6,9" est proposée au catalogue de Mercedes-Benz of America (jusqu'au millésime 1979).
1978 :
Inédit dans la catégorie: lancement de la 300 SD Turbodiesel (Etats-Unis et Canada seulement) , qui reprend le 5 cylindres 3 litres de la 240 D 3.0 avec turbocompresseur : 115 ch. Autre première: le premier antiblocage de roues ABS (dévreloppé en commun avec Bosch) est proposé en option.
1979 :
La nouvelle Classe S (W 126) apparaît en septembre. La W 116 continue à être produite en versions 450 6,9 et 300 SD jusqu'en avril 1980.













PRODUCTION

Classe S W 116: 473 035 ex. (1972-1980)
dont 450 SEL 6,9 : 7 380 ex. (dont 1 816 exportées aux USA et au Canada)

BIEN
- Performances de Porsche 911.
- Confort pullman.
- Tenue de route et freinage rassurants.
- Silence, équipement
- Occasion pas si difficile à trouver.

PAS BIEN
- Adhérence parfois limite (pas de véritable autobloquant)
- Ligne trop proche des autres Classe S de l'époque.
- Budget entretien et carburant


Lire l'essai réalisé par mes soins pour le site automobile-sportive.com