samedi 14 mai 2016

Comment l'oncle Benz a séduit l'oncle Sam

Quasiment toutes les Mercedes ont été exportées outre-Atlantique. Après les 190 et 300 SL, qui ont vu le jour grâce à l'insistance de Max Hoffman, l'importateur des années 50, d'autres séries furent plébiscitées aux States. La Pagode, et plus encore les roadsters et coupés R 107, dont de nombreuses stars firent leur monture "fashion" dans les seventies et les eighties. Pour les Américains aisés, acheter une Mercedes était vu comme un choix de connaisseur et l'assurance de trouver la qualité qu'ils ne pouvaient obtenir des productions haut de gamme américaines.


Modèles diesels inédits


 

L'administration Carter impose en 1977 que la consommation moyenne d'un constructeur – toutes gammes confondues – doit respecter un certain seuil. Mercedes lança donc en 1978 sur les seuls marchés des USA et du Canada, la première grande berline de luxe diesel au monde: la 300 SD turbodiesel. Notre Peugeot 604 d-turbo nationale arrivera seulement un an plus tard...Le 5 cylindres turbocompressé de la limousine teutonne développait 111 ch, de quoi cruiser à 55 mph sur les highways tout en consommant largement moins que les « ricaines » dopées aux gros V8 essence. Pas moins de 18 634 300 SD furent vendues en deux ans. D'autres Classes S turbodiesel suivront dans les années 80: les 300 SD (W 126) puis et SDL (W 126 puis W 140), sans oublier un improbable coupé W 123 diesel puis turbodiesel dénommé "300 CD".




Des moteurs parfois atones et une esthétique... spéciale



Pour être conforme à la réglementation US de plus en plus stricte depuis le début des années 70, la gamme essence reçut des catalyseurs dévoreurs de chevaux vapeur. Ainsi, de 225 chevaux en Europe, le moteur de la 450 SL tomba à 180, puis 160 en traversant l'Atlantique! Un "marché gris" s'organisa, avec certaines années plusieurs milliers d'importations à titre isolé, en majorité des roadsters et des Classe S 500.
En 1973, les USA imposèrent aussi des normes sécuritaires très strictes. Les phares courte et longue portée devaient être scellés en un bloc, et les pare chocs capables de contenir l'énergie cinétique des chocs jusqu'à 5 miles à l'heure, via un système rétractable à gaz. Cela obligea tous les importateurs à monter dans l'urgence un module supplémentaire sur leurs boucliers. Résultat: plus 20 cm à l'avant et à l'arrière. Malgré ce « coup » porté à l'esthétique, plus de deux tiers des 237 000 "R 107" produites de 1971 à 1989 trouvèrent preneur aux "States".


En 1965, Mercedes-Benz of North America naît, une des premières filiales de distribution de Daimler-Benz créée hors d'Allemagne. Avec un réseau de concessionnaires plus efficaces et un siège social structuré, la barre des 20 000 ventes est dépassée en 1967, et celle des 50 000 dix ans plus tard. Cet inimitable mélange de sérieux et de glamour propres aux berlines et roadsters étoilés explique ainsi le slogan "Engineered like no other car in the world"* des publicités américaines des années 70.


*Conçues comme aucune autre voiture au monde"













 









 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire